# Petite Glace

Noms: (mettez les trois nom, ex: Petit blanc, Nuage Blanc, Tornade Blanche)

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"Je suis née, ma mère est morte. Je ne l'ai jamais connue, jamais vue.

Je n'avais même pas vu son cadavre, mes yeux étaient encore clos.

D'après mon père, c'était une belle chatte au pelage gris clair, aux pattes souples et moyennes, un corps mince, des petites oreilles en triangle.

J'aurais même hérité des yeux de ma mère. Un regard froid par émotion.

Quand mon père parlait de ma mère, c'était l'un des rares moments où il n'était pas violent, ou en colère.

Sinon, il ne cessait de me critiquer à la moindre chose négative.

Il m'entraînait à chasser, certes, mais c'était trop intensif pour une petite chatte chétive, d'à peine une lune.

Je m'écroulais tout le temps, traînais avec peine derrière lui.

Quand on ne chassait pas, on dormait ou on mangeait. Rares étaient les instants ou l'on flânait juste.

Et pendant ces moments-là, le plus souvent, il me tapait, me griffait.

Pourquoi toute cette violence? Je n'avais pas choisi de venir au monde.

Je crois qu'il m'en voulait d'avoir en quelque sorte tuée ma mère.

Heureusement, avec le temps je suis devenue endurante.

En fait, mes parents étaient Solitaires, ils avaient donc beaucoup de notions de survie et j’avais hérité de leur force et de leur agilité.

Un jour, j'avais plus de deux lunes et demi, moi et mon père, nous étions allé près de la ferme.

Nous chassions les rats, quand par malheur deux chiens accoururent vers nous.

Nous nous battâmes rageusement jusqu'au bout, griffant, tranchant, mordant...

Mon père tua l'un des deux chiens et s'assit tranquillement.

Il se lécha ses plaies et m'observait, en train de combattre le deuxième canin.

J'étais en fâcheuse position, et ma force baissait... elle baissait...

Un moment, le chien réussit à mettre la patte sur mon cou, et il s'apprêtait à me donner le coup final en me tranchant la gorge.

J’hurlai:

"PAPA! AIDE-MOI AU SECOURS !"

Mon père ne bougea pas. Il me regardait d'un air impassible.

Un moment...

PAN !

Un coup de fusil! Mon paternel prit la fuite aussitôt, me laissant à mon pauvre sort.

J'avais bien crut que tout était terminé quand de mes dernières forces je me ressaisis.

Le chien couina un peu à l'entente du deuxième tir...

Le cou du chien se présentait maintenant à porté de crocs!

Je pris ma seule et unique chance, et mordit de toutes mes forces.

Le cadavre du canin gisait maintenant par terre, dans une mare de sang.

Je pris tout de suite la poudre d'escampette, je couru longtemps... très longtemps...

J'avais perdu la notion du temps et même aujourd'hui, je ne saurai dire combien de temps j'avais couru.

J'avais la rage qui montait, jamais je n'ai eu autant de haine en moi.

Mon propre père! Me trahir!

Je jurai alors sur ma mort, que de mes propres griffes et de mes propres crocs, je le tuerai.

J’aperçus alors une petite grotte, je m'y abritai car la pluie commençait à tomber.

Il fallait que je le retrouve... Qu'importe le chemin que j'aurai à parcourir, je le tuerai... je le tuerais un jour... un jour...

Je lécha mes plaies, y frotta quelques herbes au hasard et respira à fond.

J'étais fatiguée. J'arrangea l'entrée pour qu'elle ne soit pas visible de dehors et m'allongea au fond de la grotte.

Mes paupières tombaient, et je ne mis pas longtemps à m'endormir...

Le lendemain, j'avais trois lunes. J'avais atteint mes trois lunes !

Je me sentais revigorée, mes forces et mon énergie m'étaient revenues.

Je dégagea l'entrée de mon abri et attrapa une souris qui était dans les alentours.

C'était la première fois ! C'était la première fois que j'y arrivais seule!

Je mangea donc, lentement, prenant soin de bien mastiquer chaque bouchée pour conserver ma faim.

Ce que j'ignorais, c'est qu'à moins d'un apprentissage avec quelqu’un de supérieur, je n'attraperai plus d’autres proies toute seules.

Je trottai lestement vers le refuge que pendant si longtemps mon père et moi avions partagé.

Je ralentis et écouta attentivement. Les ronflements de mon père.

Il dormait. C'était le moment. Je m’approchai silencieusement, je leva la patte, griffes sorties, et... la reposa.

Non. Je n'étais pas une lâche. Je pris mes distances.

Je lâchai froidement à mon père:

"Père, réveille-toi. Je te défie, à mort. Pour l'anniversaire de mes trois lunes aujourd'hui, je veux que l'un d'entre nous deux meure."

Accompagnant ces mots, mon regard aurait fendu un rocher en deux.

Mon père, qui était encore un peu somnolent, ne prit même pas la peine de me répondre, et il se mit en position d'attaque.

Je voyais rouge. Je courut et bondit sur lui, il n'eut pas le temps de contre-attaquer et culbuta en arrière, il fallait dire qu'il avait le ventre vide.

Je le griffais, lacérait ses flancs, mordait sa queue, tranchait ses oreilles.

Comme quoi, la haine donnait des forces impressionnantes.

Je m’épuisais rapidement, j'étais essoufflée, j'avais la patte sur sa gorge.

Lui n'était pas du tout essoufflé, et choisit le moment pour m'assaillir

Je fus surprise et il m'atterrit dessus. Il était plutôt lourd.

Sa patte avant était à portée de crocs, j'y aperçus une profonde cicatrice. C'était forcément son point faible!

De mes dernières forces, je mordis profondément à l'endroit de sa cicatrice.

J’entendis un hurlement strident, c'était mon père.

Il se retira de mon corps, pour lécher sa patte qui pissait de sang.

Je choisis le moment pour lui sauter dessus, ce qui l'entraîna en arrière.

Mon père cogna contre un rocher et gisait maintenant, à moitié inconscient.

Il me supplia:

"Pardonne-moi. Epargne-moi s'il te plait."

La pitié n'était plus à sa place dans mon esprit, les crocs dehors, la voix sifflante , je répondis d'un ton ferme et froid:

"Non. J'ai défié à mort. Je ne suis pas une Parjure. Et je ne veux pas l'être. Adieu, Père, et entends ces mots pour la dernière fois de ta vie..."

Sans même attendre une réponse de la part de mon paternel, je le mordis fatalement au cou.

Je ne pris pas la peine de contempler sa carcasse, je me retournai, et partit, le coeur plutôt lourd.

J'avais tué mon père. C'était mon cadeau d'anniversaire que je m'étais offerte toute seule.

Bon anniversaire Moi...

Non, je n'avais pas de prénom à cette époque-là.

Je partis. Je n'avais pas faim.

Pendant une lune entière, j’errai sur les territoires des "Clans" .

Je mangeai les charognes, je suivais parfois discrètement des chats qui étaient de corvées de chasse, pour leur prendre le gibier qu'ils enterraient.

Je sentais fortement la charogne.

J'errais partout. Un jour, le jour de mes quatre lunes, alors que j'étais sur les territoires du Tonnerre, je m'arrêtai de suivre une guerrière qui chassait.

Je m'assis et me dit à moi-même, à voix haute:

"Je comprends maintenant pourquoi on nous appelle les Solitaires. Je suis seule, je vis en solitaire, et je n'aime pas la solitude. Je veux des amis, des ennemis, des connaissances et même des amours..."

Plus loin, la chatte que je suivais m'entendis, et m'aperçut. Je l'ignorais, mais c'était Etoile ... .

Elle me dit:

"Tu es encore jeune, mais le clan a besoin de guerriers. Tu es seule n'est-ce pas ? Voudrais-tu rejoindre notre clan?"

Je ne pris guère le temps de réfléchir que j’acceptai sa proposition.

Nous arrivâmes au clan, la meneuse du Tonnerre appela tous les chats de la tribu et dit à voix forte:

"Le clan a besoin de guerriers. Aussi, cette petite chatte de nom inconnue souhaite rejoindre notre clan. Ou plutôt, elle a accepté ma proposition.

Je vous prie de l'accepter parmi nous"

Etoile ... marqua un temps de pause, tourna la tête en ma direction et reprit:

"Jeune inconnue, ton nouveau nom sera Petite glace ! Sois la bienvenue dans notre clan et sers-le jusqu’à ta mort."

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